Vin d’Amérique du nord – Introduction
Vins du monde : Vignerons et vins d’amérique du nord
Introduction
Sait-on que 44 états sur 50 sont producteurs ? Et que la Californie, qui à elle seule fournit plus de 90% du vin américain, produit davantage que Bordeaux et la Bourgogne réunis ?
Si la qualité d’ensemble reste inférieure à celle à laquelle les pays européens nous ont habitués, les meilleurs vins américains comptent assurément parmi les meilleurs du monde.
Le 24 mai 1976, Stephen Spurrier avait organisé une dégustation à l’aveugle pour un jury français. Une sélection des meilleurs Bourgogne et Bordeaux était opposée à un ensemble de vins californiens issus des mêmes variétés. Un blanc et un rouge américains sortirent vainqueurs de l’épreuve ! Ce n’est donc pas un pur hasard si Philippe de Rotschild, Christian Moueix (Pétrus), et diverses Maisons de Champagne, ont investi en vignobles californiens…
Les raisons de la diversité rencontrée dans la qualité se nomment, comme d’habitude : climat, terroir, cépages, et méthodes viti-vinicoles.
Par rapport à l’Europe -qui l’a en général résolue depuis longtemps- les Etats-Unis sont encore souvent à la recherche de l’adéquation cépages – terroir – climat.
En particulier, les cépages autochtones sont, non pas des vitis vinifera comme en Europe, mais des vitis labrusca, lesquels donnent presque toujours des résultats inférieurs. Les colons ayant trouvé en abondance ces vignes qui prospéraient à l’état sauvage, surtout dans l’est, il était naturel d’essayer de les cultiver. Les premiers résultats obtenus avec les cépages indigènes n’ayant pas été fameux, on importa des cépages européens. Mais ceux-ci manifestèrent une grande répugnance à s’acclimater. On essaya donc des hybrides…
Aujourd’hui, le vignoble américain se ressent encore de ces diverses difficultés, et on trouve de tout (voir « Cépages »).
Le Nord-Est emploie du labrusca : concord, catawba, etc.
Là où le climat est le plus favorable à la vigne, les cépages européens se sont adaptés plus facilement. La Californie, où les cépages européens sont largement majoritaires, est l’état qui a obtenu jusqu’à présent les meilleurs résultats.
Mais, du moins en rouge, l’état de Washington (capitale Seattle) et l’Oregon (particulièrement par son pinot noir) sont très prometteurs.
Caractères spécifiques des vins américains :
Alors que dans les meilleures régions européennes, les vignerons tendent à employer des raisins à faible teneur en sucre et haute teneur en acide, les Californiens utilisent des raisins à haute teneur en sucre et faible teneur en acide. Les vignerons de Columbia Valley (état de Washington) emploient des raisins à haute teneur en sucre et en acide. Mais les meilleurs vins sont obtenus à partir des meilleurs cépages vitis vinifera. En ce qui les concerne, les différences doivent donc être cherchées ailleurs :
- des arômes inconnus en Europe, tels que l’eucalyptus,
- l’emploi du chêne américain, avec un boisé souvent un peu excessif pour nos palais,
- et dans l’ensemble, moins de finesse, encore que les tout meilleurs se hissent au niveau des meilleurs européens.
- la suprématie accordée aux cépages : le terroir n’est pas encore considéré comme l’élément le plus important. Les assemblages restent l’exception : la clientèle aime les saveurs affirmées plutôt que les nuances raffinées.
- enfin et surtout, une capacité unique à se remettre en question, telle que rien de ce que l’on peut dire aujourd’hui du vin américain ne peut être généralisé, et encore moins tenu pour immuable !
Lecture de l’étiquette
La loi américaine impose les mentions suivantes :
- le type de vin,
- le titre en alcool,
- la contenance de la bouteille,
- la marque et l’adresse du producteur,
- la zone viticole d’origine
Tout vin issu de raisins américains peut porter l’appellation American, ou encore United States, ce qui ne nous renseigne pas beaucoup. Dans le même ordre d’idées, tout vin peut porter le nom de l’état ou des états (jusqu’à trois états contigus) d’où viennent les raisins. Dans ce cas, le raisin doit provenir à 100% des états mentionnés.
De même, tout vin peut porter le nom du canton ou des cantons (jusqu’à trois cantons contigus) d’où viennent les raisins. Toutefois, si un seul canton est mentionné, cela garantit seulement que 75% du raisin provient de cette origine.
En général, de tels labels ne signalent pas un très bon vin; nous nous intéresserons donc aux vins portant mention d’une AVA (American Viticultural Area), zone délimitée de façon spécifique.
Les A.V.A.
Le B.A.T.F. (Bureau of Alcohol, Tobacco, and Firearms), division du ministère des Finances, a amorcé le développement d’un système d’étiquetage et d’appellation approprié à la viticulture et au commerce.
Mais les AVAs ne définissent -pour l’instant- que les noms de zones viticoles reconnues. La législation n’en est pas à définir les cépages autorisés, ni à spécifier des normes de vinification. La mention d’une AVA garantit uniquement qu’au moins 85% du raisin provient de cette aire délimitée. Et la mention du nom du vignoble, au sein d’une AVA, garantit que 95% du raisin provient de ce vignoble.
Encore faut-il distinguer : il y a AVA et AVA.
Certaines AVAs sont tellement vastes (exemple : Central Coast) qu’il est difficile d’en déduire quoi que ce soit sur le vin portant cette mention. Inversement, quelques AVAs sont inexploitées (exemple : Willow Creek), ou le monopole d’une cave vinificatrice.